• [Saison 2] 27 Filles oubliées (Gulia)

    Pourquoi lancer de telles malédictions sur ce monde ? N'avait-il pas déjà été bien puni par les sept femmes infernales ? En tout cas, il y en a une qui a oublié quelque chose en mourant...

    Au haut d'un volcan de Sidimote, trois silhouettes se tenaient, pour ensuite hanter les ponts marchands. Elles aimaient surtout la capitale de Brâkmar, où elles pouvaient semer la pagaille. Une Crâtte, Chlorine, une Eniripsa, Marie-Laure, une Enutrofette, Cécile. Bizarrement toutes âgées de 13 ans.

    Elles savaient toutes. Dans la cité, on les nommait respectivement "La Harceleuse", "La Brûlante" et "La Dépouilleuse". La première menaçait les autres de ses flèches, la seconde enflammait le dos du peuple, la troisième taxait les passants en leur faisant les poches. Et pourtant, elle ne vouait pas de culte à Sram, le roi des voleurs.

    Le plus étonnant encore était... Le lien de famille qui les unissait. Des sœurs, oui... Mais les filles de qui ?

    Ce jour de Fraouctor 973, les trois filles se demandaient ce qu'il se passait dans leur nation dont elles chérissaient la torture. Pour cela, il fallait se rendre chez le roi de la nation.

    MARIE-LAURE - Alors, ça faisait bien longtemps...
    CÉCILE - ... Hein, papounet ?
    CHLORINE - Allez papa, dis-nous où est maman...

    Oui. Ces trois petites pestes... N'étaient autre que les filles d'Esmène et de Hugo de Gulia !

    Et elles s'adressaient bien à leur père, Hugo.

    HUGO - Vous êtes qui ?

    Les trois femmes éclatèrent de rire.

    CHLORINE - Tu ne reconnais même plus tes enfants ? Et bah, quatorze ans ont suffi pour t'effacer la mémoire ! Ou alors, tu as honte que l'on soit les trois plus grandes criminelles de Brâkmar !
    MARIE-LAURE, CÉCILE - Et tes filles !
    CHLORINE - Allez, dis-nous où est maman.

    Hugo prit peur. Leur mère était morte.

    Et il savait que c'était de sa faute. C'était lui qui l'avait tuée d'un coup de dard empoisonné, pris par la panique.

    HUGO - Mes filles... Elle est partie...

    Les filles se calmèrent d'un coup. Comme si quelque chose venait de les anéantir.

    CÉCILE - Qu'est-ce... Que tu as fait ? C'est toi... Dis-le !
    HUGO - Oui, j'avoue, mais de toute façon, votre mère était irrécupérable ! Elle était à la solde d'un démon !
    MARIE-LAURE - Une certaine Anerice ? On sait, on n'est pas stupides.
    CHLORINE - Mais pourquoi tu l'as tuée ?
    HUGO - Je voulais juste la blesser pour la calmer, mais c'est le poison...

    Il hésita. Il ne voulait plus parler de ce meurtre qu'il ruminait sans arrêt depuis des mois et qui le faisait sombrer dans la dépression. Devant ses trois filles, les trois plus grandes criminelles de la nation, les trois filles de la torture de Brâkmar, il ne savait plus quoi faire. Il enfila finalement son masque du pleutre qu'il gardait toujours attaché à sa ceinture, et s'enfuit. C'était sans compter sur Marie-Laure qui le rattrapa et lui infligea dans le dos une marque de feu.

    MARIE-LAURE - Papounet, on n'a pas fini la conversation...

    Il était pris au piège. Par ses propres enfants. Qu'il n'avait côtoyées que quelques mois auparavant, lorsqu'elles étaient des bébés.

    MARIE-LAURE - ... À moins que tu ne sois un couard.

    Chlorine étendit son bras pour lui demander d'arrêter, avant de se diriger vers sa jumelle.

    CHLORINE - Il a le masque sur lui. Arrache-le-lui.

    Hugo hurla de terreur, mais Marie-Laure suivait les consignes de sa jumelle, qui finit par lui prendre le masque. Il remit finalement son masque de classe fêlé et emmena ses filles avec lui dans sa chambre.

    Il leur montra finalement le calice de la gourmandise, qu'il avait récupéré d'Esmène, et s'était juré de ne pas obéir aux démons. Les filles le regardèrent...

    CHLORINE - Un calice de plus banal qu'il soit. Pour le moment, ça n'a pas d'intérêt.

    Maintenant la famille était réunie au grand complet... Mais le calice allait-il se réveiller ? Et Esmène, où en était-elle dans sa Shukrute ?